Anciens séminaires transversaux

La conversation médiatique et médiatée, entre civilité et socialité.

Ce séminaire envisage de suivre une partie de la programmatique de G. Tarde, qui envisage « une histoire complète de la conversation chez tous les peuples et à tous les âges » (Tarde, 1901 : 7). Reprenant cette proposition, mais aussi une certaine conception maximaliste de cet auteur (puisque dans sa génétique, il appréhendait les échanges épistolaires comme l’un des maillons de l’histoire de celle-ci), est ici envisagée l’apparition de ce rapport social élémentaire. Mais si G. Tarde attribue la diversité des conversations à différents facteurs (nature des causeurs, degré de culture, situation sociale, origine, habitudes professionnelles, religion) et critères (sujets traités, ton, cérémonial, rapidité d’élocution, durée), il n’envisage pas les supports et canaux, qu’il neutralise au profit des dynamiques interactionnelles ; ainsi, l’échange téléphonique, utilitaire, ne constitue pas une conversation à ses yeux, alors que le journal est une conversation publique, « procédant (…) de la conversation privée » (Tarde, 1901 : 73). C’est sur ce point que nous divergeons de cet auteur, nous proposant d’aborder celle-ci sous diverses formes et en divers lieux (médias, littérature, cinéma, enseignement).
Des causeries policées sur les ondes radiophoniques aux échanges dans les réseaux sociaux numériques, l’objectif de ce séminaire est d’établir les enjeux de la conversation, de ses avatars et de ses représentations. Partant d’un descriptif, celui défini par l’analyse dite conversationnelle, il envisage d’augmenter l’empan et l’entour de celle-ci en questionnant la transposition des techniques langagières aux dispositifs de communication médiatique, aux textes littéraires ou philosophiques, au scénarisations filmiques ou vidéoludiques, questionnant les dimensions (micro)sociologiques et culturelles ainsi impliquées.
Forme primordiale de la sociabilité humaine (Heritage, 2008), la conversation permet d’esquisser les traits biographiques des personnages dans la littérature ou le cinéma. À la fois source et ressource, elle se présente dans les médias (interview, commentaire sportif dual, talk show) sous une forme dite artificielle, mais ressurgit sous sa forme naturelle au détour d’un oubli du cadre.
Scène fondamentale de la vie sociale (« the fundamental or primordial scene of social life » « a distinctive form of this primary constituent of social life ») (Schegloff, 1996 : 54), elle est centrée sur le contact, et porteuse d’une forte coloration consensuelle. En d’autres termes, la finalité de celle-ci est le maintien du tissu social.
Ainsi, du public au commun ou du public au privé, la conversation est l’opérateur, l’interface qui permet de passer d’un niveau à l’autre. G. Tarde renvoie à M. Gidding, dont il estime les perspectives particulièrement éclairantes. Glosant cet auteur, il avance que « quand deux hommes se rencontrent, la conversation qu’ils ont ensemble n’est qu’un complément de leurs regards réciproques par lesquels ils s’explorent et cherchent à savoir s’ils appartiennent à la même espèce sociale, au même groupe social » (Tarde, 1901 : 61). C’est également en ceci que ce séminaire compte explorer la conversation, en tant qu’elle permet de faire émerger les publics et les identités, comment la coprésence réelle ou virtuelle devient conversation et comment cette conversation, fait groupe, structure, et construit le groupe en public.La configuration conversationnelle des échanges langagiers contribuerait également à une socialisation de la forme du discours médiatique, non seulement dans le but de créer les effets de familiarité, mais aussi afin de convoquer les logiques sociales à l’œuvre dans la réception du spectacle audiovisuel. Celui-ci produit une forme de parole captée, « une conversation ‹ naturelle › qui s’opposerait à la déclamation théâtrale » (Schaeffer, 1970 : 104-105), que P. Schaeffer recherche à travers les expériences du Studio d’Essai. Cette naturalité du lien conversationnel produit donc un lien de sociabilité faisant émerger, en raison de l’ordre de l’interaction, des attentes quant à la conduite de l’autre, un langage, un système de représentations, un ensemble de traces matérielles de la médiation. Le sens ainsi construit est celui du lien social que génère toute pratique spectatorielle, ce qui conduit O. Welles à faire de la télévision une conversation, i. e. une familiarité, perception que reprend A. Bazin (1951). En effet, les pratiques conversationnelles ne dépendent pas tant de caractéristiques sociales et psychologiques qu’elles ne sont un révélateur – J. Heritage (2008 : 303) parle de medium – de ces dernières dans une perception de la parole comme sociabilité.

INTERVENTIONS 2023
Jean-Fabrice CHASSOT
(PLH-ELH) - L’idéal de la conversation
Brigitte SEBBAH (LERASS) - Journalisme, conversation et participation
Patrick MPONDO-DICKA (LERASS) - Le tournant conversationnel du web
Hilda INDERWILDI (CREG) - La conversation dans les émissions télévisées allemandes

INTERVENTIONS 2022
Anne BURGUET
(LERASS) - « Le contrat de communication : une approche psychosociale de la communication lors d’une conversation »
Nathalie SPANGHERO- GAILLARD
(LERASS) - « L'enseignant de langue étrangère / l'enseignant en langue étrangère : sur quoi porte les échanges avec les apprenants pour quels apprentissages ? »
Laurence LEVENEUR
(idetcom) - « Echange et conversation dans les jeux télévisés
Alexandra SIPPEL, Rachel ROGERS
(cas) - « L’évolution de la conversation didactique en Grande-Bretagne de 1600 à 1834. Instruire et forger l’opinion publique : religion, politique et économie »
Laura BENOIT, Anastasia CASTELBOU, Jean-François TUFFIER
(cas) - « Dispositifs culturels et conversations : le cas de Howards End et de ses adaptations à l’écran »
 

Littérature de voyage

Longtemps considérée comme une sous ou para-littérature, constituée pour l’essentiel de journaux, récits brefs, comptes-rendus ou de correspondance, la littérature de voyage fait au contraire de nos jours l’objet d’une réflexion critique qui cherche à comprendre les mécanismes d’une écriture qui, si elle se fonde a priori d’abord sur une expérience, celle du voyage, ne s’affranchit néanmoins pas des éléments constitutifs de toute littérature : références littéraires, citations, volonté d’intéresser le lecteur, etc. Ainsi existe-t-il par exemple un Centre de Recherche sur la Littérature de Voyages (CRLV) par exemple à l’Université d’Aix-Marseille. Les éditeurs et les libraires aussi l’ont bien compris et proposent de nos jours une classification intéressante comme celle de « classiques de la littérature de voyage ».
L’objectif de ce séminaire sera de proposer aux doctorants une vision diachronique et pluriculturelle des formes de la littérature de voyage, pour en dégager les constantes qui en constituent le genre.

Jean-Luc NARDONE (IL LABORATORIO) Philippe MAUPEU (PLH) Emilie CADEZ (CEIIBA) Dirk WEISSMANN (CREG)
 

Genres et sexualités dans la culture moderne et contemporaine (XIXe-XXIe siècles)

Il s’agit d’interroger, dans les discours, dans les œuvres et dans les pratiques, contemporaines ou de la modernité, les représentations du féminin et/ou du masculin, les places et les rôles des hommes et des femmes, leurs relations, ainsi que les troubles éventuels dans les partages « évidents » ou dans les différenciations traditionnelles ou instituées. Les chercheurs et chercheuses programmé.e.s travailleront en toute liberté sur ce thème à partir de leurs disciplines et de leurs corpus privilégiés, en articulant, comme ils et elles le souhaitent, approche poétique, esthétique, communicationnelle, philosophique, historique, etc., et lecture critique et politique. Ils et elles pourront, par exemple, au sein des productions culturelles (littérature, arts, médias, discours philosophiques) modernes et contemporaines, interroger les normes véhiculées, transgressées ou subverties, mettre en évidence les idéologies ou les politiques qui innervent les dispositifs, les formes et les représentations. Ils et elles pourront montrer en quoi les objets ou phénomènes étudiés reflètent, reconduisent, critiquent ou réinventent le genre, ou encore, à travers des approches intersectionnelles et queer, l’articulation entre le genre et les sexualités ; il sera bien évidemment possible, au-delà de cette relation entre genre et sexualités, de décrire, d’interroger ou de critiquer d’autres catégories et binarités qui irriguent nos manières de penser et de sentir.
Laura HARTWELL (LAIRDIL) Jacques LAJARRIGE (CREG) Emeline JOUVE (CAS) Antonella CAPRA (IL LABORATORIO)Francesca Chiara GUGLIELMINO (ATER Section Italien)

La retraduction : lieu et moment d’interprétation. Pour une histoire culturelle de la subjectivité en retraduction

La retraduction est fille de la subjectivité, cette subjectivité étant elle-même fille de l’histoire : elle est « lieu et moment d’interprétation » comme le soulignait Yves Gambier en 1994 dans sa remise en question de l’hypothèse de retraduction d’Antoine Berman.

Ce séminaire doctoral pluridisciplinaire propose de saisir la retraduction comme une pratique et un objet historiques et subjectifs à délier de la vision téléologique qui fait de chaque retraduction une étape dans la poursuite d’un Graal qui reposerait sur ce mouvement spiralé qu’est le retour idéalisé à l’origine, au texte originel, et de dépasser l’idée d’un vieillissement des traductions qui ne suffit plus à justifier la série retraductive dès lors que le préjugé sur lequel elle repose vacille : les originaux ne restent pas éternellement jeunes. L’historicité du canon et la pratique de (re)lecture au cœur de la retraduction interrogent les séries retraductives et les retraductions en réseaux dans leur lien à l’ouverture des œuvres et à leur pluralité discursive. Comme détour et reprise, la retraduction se déploie tel un espace critique qui engendre sa propre réflexion. Repenser la retraduction des œuvres littéraires et des sciences humaines et sociales dans son histoire et son insertion dans le champ des savoirs permet également de réintégrer le retraducteur dans une approche traductologique polysystémique.

Plaisir de la variation dans la conformité, renouvellement des traces dans la mémoire culturelle, défi subjectif lancé au canon, la retraduction s’impose comme espace d’hybridation synchronique et diachronique. Les conférences de ce séminaire s’efforceront de découvrir ces lieux et moments historiques de la pratique, de la théorisation et de la critique des retraductions au prisme de la part et des effets de la subjectivité du retraducteur.

Jean-Christophe GODDARD (ERRAPHIS) Pierre-Yves BOISSAU (LLA-CREATIS) Dirk WEISSMANN (CREG) Carole FILLIERE (LLA-CREATIS)

Formes et fonctions du végétal dans les arts. Des processus de création aux modèles de réflexion

Cette proposition de séminaire prend acte du tournant écologique qui impacte fortement, depuis une quinzaine d’années, le domaine artistique (arts visuels, arts de la scène, cinéma) et renouvelle en profondeur les pratiques de recherche des sciences humaines et sociales. Cette dynamique écologique ne se développe pas seulement dans le sens d’une reconsidération du vivant dans le champ des sciences humaines, mais manifeste aussi un transfert de méthodes et d’épistémés issus des sciences écologiques, qui irrigue le champ des sciences humaines, notamment celles qui s’intéressent aux arts. Ce séminaire ne vise pas à considérer la nature, l’écologie, l’environnement comme des objets d’étude ou de représentation, ni à appréhender des objets artistiques qui usent de substances vivantes (bioart, etc.), mais il prévoit de repérer, parmi les non-humains, en l’occurrence les végétaux, des formes d’organisation, des fonctions et des modèles qui peuvent fonctionner comme des outils heuristiques et des opérateurs esthétiques permettant de penser des formes de création spécifiques, dans les champs des arts de la scène, des arts visuels et du cinéma.

Flore GARCIN-MARROU (LLA-CREATIS) Sophie LECOLE-SOLNYCHKINE (Département Arts Plastique - Design) Vincent SOULADIE (PLH-ELH) Aline WIAME (ERRAPHIS)

Art(s) et Littérature(s)

L’objectif du séminaire est d’explorer les articulations qui peuvent être signifiantes ente le monde des arts (et les artistes) et l’écriture (littéraire) dans une perspective diachronique qui prendra en compte tant les premières réflexions proposées dès la Grèce antique par Platon et Aristote qu’une lecture contemporaine de ces croisements au XXIe siècle. Une attention particulière est portée à la variété des aires culturelles, qui pour ce séminaire seront grecque, latine, italienne, allemande et anglo-saxonne.

Valérie VISA ONDARCUHU (PLH-CRATA) Sophie LECOLE-SOLNYCHKINE (LARA-SEPPIA) Jean-Luc NARDONE (IL LABORATORIO) Murie ADRIEN (CAS)

Nouvelles mythologies et expérimentations narratives

Comment et pourquoi raconter des histoires, de nouveau, aujourd’hui ? Après que les Mythologies de Roland Barthes (1957) ainsi que La Condition postmoderne de Jean-François Lyotard (1979) ont amorcé une méfiance pour les récits et les mythes, accusés d’être forcément globalisants et promoteurs d’une idéologie dominante, vouée à cristalliser l’ordre social, ne serions-nous pas en train d’amorcer un nouveau mode de rapport à la narration, qui rendrait à nouveau possible d’articuler des histoires, d’autres histoires ? Ce retour de la narration et du mythe s’affirme aujourd’hui comme une tendance marquée dans les arts et les sciences humaines et sociales (SHS). Le séminaire développera quatre perspectives sur la question des mythologies et des nouvelles pratiques narratives : les études théâtrales, les arts plastiques, la sémiologie et la philosophie. Loin de cloisonner ces perspectives, il cherchera à montrer la nécessité de les faire dialoguer afin de revitaliser les rapports théoriques et pratiques à la narration et aux mythologies.

Pour la deuxième année de ce séminaire, les quatre intervenantes travailleront sur une problématique commune, liée à l’actualité. Les arts de la scène, les arts plastiques, les médias et la philosophie sont aujourd’hui traversés par un « retour de la morale », théorisée récemment par la philosophe Carole Talon-Hugon (L’Art sous contrôle, PUF, 2019). Si les œuvres et les images de notre post-modernité se revendiquent volontiers comme politiques, elles ne font pas forcément le choix de créer du dissensus, mais plutôt de délivrer des messages moralisateurs sur l’état de notre monde. Pourquoi le politique se traduit-il aujourd’hui par la tentation de la morale, qui traduit le monde en termes de bien/mal, émancipateur/réactionnaire, conservateur/progressiste… ? Nous nous attacherons à tracer les contours du retour de la morale mais aussi, les tentatives d’y échapper, par des expérimentations narratives nouvelles.

Axe Sémiologie, avec Giuseppina SAPIO (LERASS)Axe études théâtrales, avec Flore GARCIN-MARROU (LLA-CREATIS)Axe Philosophie, avec Aline WIAME (ERRAPHIS)Axe Arts plastiques, avec Aurélie HERBET (LLA-CREATIS)

La question de la métaphore

La fortune théorique de la métaphore tient sans doute à ce que cette figure se tient à l'intersection de plusieurs champs épistémologiques ou discursifs dont elle assure l'articulation : la rhétorique et la poétique, qui sont en quelque sorte ses lieux d'origine ; la philosophie du langage et la métaphysique, dont elle permet bien souvent de penser les imbrications et les déterminations réciproques ; l'esthétique qui fait volontiers de la métaphore la figure de conversion d'un ordre esthétique dans un autre ; la sémiotique dès lors que plusieurs systèmes l'érigent en opérateur privilégié des transcodages. De fait, la notion de métaphore entre en jeu dès que l'on tente de formaliser les rapports des langages verbaux et visuels avec le sens.

La question du sens sera donc au centre du séminaire ici proposé, selon deux lignes dominantes d'enquête. D'une part seront évoqués quelques-uns des principaux paradigmes théoriques par lesquels a été construite et formalisée la notion de métaphore, d'Aristote aux modèles contemporains. Il s'agit d'autre part de mener une réflexion, en continuité avec la première ligne d'enquête, sur la construction du sens dans les métaphores cognitives, littéraires, philosophiques ou mystiques. Deux séances, pilotées respectivement par Julie Casteigt et Christophe Imbert, seront consacrées à ce questionnement. Un fil conducteur privilégié de la réflexion sera La Métaphore vive de Paul Ricœur, entreprise théorique importante qui fournira une base de discussion critique.

Une séance de réflexion collective, pilotée par les trois intervenants et largement ouverte aux questions et aux suggestions des doctorants, clôturera le séminaire.

Julie CASTEIGT (Département Philosophie) Patrick MAROT (PLH-ELH) Christophe IMBERT (LLAB-CREATIS, ELIRE)

Régimes de vérité

2016-2017 Antiquité – Renaissance – Age classique

2017-2018 Antiquité – Modernité

Ce séminaire entreprend de mettre à l’épreuve d’un empan allant de l’Antiquité à la fin du XVIIe siècle la notion de « Régimes de vérité » présente dans l’œuvre de Michel Foucault. L’expression, qui fait son apparition vers 1976, sera reprise dans les cours au Collège de France entre 1980 et 1984. Elle concourt à approfondir l’historicisation du monde discursif et la discontinuité entre les époques, par l’examen des multiples façons dont les hommes ont cherché à dire et à transmettre la vérité.

Si Foucault l’a tout particulièrement envisagée dans l’Antiquité, notamment en distinguant, dans son dernier cours, avec Socrate pour figure paradigmatique, prophétie, sagesse, enseignement, technique et parrhêsia, cette dernière distribution est loin d’épuiser la notion dans cette période même. Et ceci est d’autant plus vrai pour la Renaissance et l’Âge classique, vers lesquels le philosophe semblait désireux de « remonter » en 1984, après les avoir abordés dans ses premières grandes œuvres sous l’angle en particulier de l’épistémè, mais non sans toucher alors déjà à la question de la vérité en lien avec celles du savoir et du pouvoir. D’une manière différente, il est intéressant aussi d’éprouver la notion dans la période « moderne », la plus considérée dans l’œuvre complète du philosophe.

Dans une perspective naturellement interdisciplinaire, il s’agira donc de déployer au maximum la cartographie des « régimes de vérité » disponibles pour chaque période considérée, qu’ils soient liés aux procédures autoritaires ou qu’ils déterminent les façons positives dont les sujets ont pu se construire. Ils seront examinés au travers de plusieurs dispositifs — discours (énonciation, forme, lexique), figurations plastiques —, relevant de plusieurs disciplines (philosophie, littérature, arts visuels ou sciences exactes). Production et réception de ces dispositifs seront convoquées dans ce cadre.

Véronique ADAM (PLH-ELH) Olivier GUERRIER (IL LABORATORIO) Létitia MOUZE (ERRAPHIS)

La matière médiévale dans les arts et la littérature : résurgence, détournement, réappropriation.

Le lointain Moyen Âge, longtemps méprisé et occulté comme âge de ténèbres et de violence, puis redécouvert en France à l’époque romantique, s’est rapproché de notre modernité jusqu’à devenir pour ainsi dire à la mode (chaque année, 600 fêtes et spectacles à thème médiéval sont organisés en France).

Il vaut donc la peine d’interroger ce phénomène de « médiévalisme » (par décalque de l’anglais medievalism) en vertu duquel le Moyen Âge, ses codes et ses textes se trouvent réactivés en littérature, dans les arts figuratifs et à la télévision. Comment ces réappropriations s’effectuent-elles, pour quelles raisons, avec quels effets ? Dans quelle mesure cette matière si ancienne est-elle encore ferment de création et de nouveauté ? Puisque les modernes sont les héritiers, inconsciemment ou non, d’un Moyen Âge (imité, dépassé, critiqué, etc.), il s’agira moins d’enquêter sur les sources médiévales en tant que telles que de se situer dans une perspective de réception pour comprendre ce que le Moyen Âge signifie pour nous.

Amaia ARIZALETA (CEIIBA) Florence BOUCHET (PLH-ELH) Christophe IMBERT (LLA-CREATIS) Jean-Luc NARDONE (IL LABORATORIO)

Genre et cultures : œuvres de rupture.

Ce séminaire interdisciplinaire propose une étude sur le genre - dans un sens large qui comprend à la fois l’écriture des femmes et le genre dans l’écriture ou le produit culturel en général - dans des domaines contemporains, sous un angle qui vise à montrer la rupture à différents niveaux : rupture des codes culturels et sociaux, rupture en tant que révolte contre les stéréotypes du genre, rupture comme innovation et avant-garde, rupture que représente l’œuvre « engagée », entre autres.

Le champ d’investigation est intermédial, transnational et transculturel pour une sensibilisation à l’étude comparée de la question du « genre » et aux différences de traitement qu’elle suscite dans les différentes cultures envisagées.

Antonella CAPRA (IL LABORATORIO) Marlène COULOMB GULLY (LERASS) Thérèse COURAU (CEIIBA) Margherita ORSINO (IL LABORATORIO) Michèle SORIANO (CEIIBA) Héliane VENTURA (CAS)

Enjeux de l’intermédialité pour le théâtre contemporain

Axé sur le théâtre, ce séminaire s’inscrit dans le prolongement de la réflexion menée en 2014-2015 et clôturée par l’intervention d’Emmanuel Wallon « La politique culturelle au bal des arts. De la hiérarchie des genres à l’interpénétration des scène ». Au cours de 4 séances de 3 heures, il propose de croiser les éclairages de spécialistes des arts de la scène issus de différents laboratoires de l’ED ALLPH@. Son objet sera d’étudier les formes de réception et de dialogue entre les arts, pour voir comment l’intermédialité se définit en tant que mouvement artistique et au-delà des frontières.

Fabrice CORRONS (LLA-CREATIS) Flore GARCIN-MARROU (LLA-CREATIS) Jean-Christophe GODDARD (ERRAPHIS) Hilda INDERWILDI (CREG) Emeline JOUVE (CAS) Guillaume SIBERTIN-BLANC (ERRAPHIS)

Lieux mineurs : dispositifs esthétiques et enjeux politiques.

Ce séminaire doctoral interdisciplinaire (Arts Plastiques, Littérature, Philosophie & Cinéma) a pour enjeu de présenter des recherches en cours portant sur les images des lieux et les enjeux tant esthétiques que politiques qui s’y rapportent. Nous proposons de décliner ce séminaire en 4 axes, correspondant à 4 demi-journées d'interventions. Nous prévoyons pour chaque séance deux à trois contributions, associant le plus souvent un enseignant chercheur et deux doctorants. Des projections d’extraits de films seront associées aux communications présentées. Ces séances seront suivies de discussions sous forme de tables rondes ou d'ateliers. Une large place accordée aux échanges permettra ainsi de confronter les objets de recherche, les approches et les outils méthodologiques.

Patrick BARRES (LARA-SEPPIA) Jean-Yves LAURICHESSE (PLH) Corinne MAURY (PLH) Guillaume SIBERTIN-BLANC (ERRAPHIS) Julien ARNAL (doctorant) Raphaël BERGERE (doctorant) Boris BINEAU (doctorant ERRAPHIS) Loreline COURRET (doctorante ERRAPHIS) Laura LABORIE (doctorante) Guillaume MOLIN (doctorant ERRAPHIS) Théo SOULA (doctorant PLH)

Traités et théorie dans les arts et la littérature en Europe (XIVe-XIXe siècles)

Dès l'antiquité, la réflexion intellectuelle s'articule autour de démonstration qui prend la forme de traités aux sujets les plus variés (philosophie, cosmogonie, nature, amour, etc.). Le monde chrétien s'empare de cette tradition qui se renforce encore à la Renaissance où l'on renoue, par exemple, avec le choix du dialogue maïeutique socratique. Le séminaire vise à retracer la tradition du traité dans l'Europe occidentale en en croisant les sujets : le premier traité sur la légitimité des langues vernaculaires face au latin en Italie, celui sur l'élaboration du genre théâtral en Espagne, la tradition des traités de poétique à partir de l'exemple allemand et enfin un exemple de traité dans le domaine musical à l'époque romantique. En traversant les époques, les sujets et les traditions de différents pays d'Europe, le séminaire visera à souligner la cohérence (ou non) d'une "manière de penser" qui aspire à l'universalité.

Françoise GILBERT (CLESO) Jacques LAJARRIGE (CREG) Michel LEHMANN (IRPALL) Jean-Luc NARDONE (IL LABORATORIO)

Politiques culturelles et enjeux de l’intermédialité pour le théâtre contemporain

Axé sur le théâtre, ce séminaire (4x3h) propose de croiser les éclairages de spécialistes des arts de la scène, issus de différentes disciplines. Son objet sera d’une part de présenter les politiques culturelles des aires géographiques envisagées, d’autre part d’étudier les formes de réception et de dialogue entre les arts, pour voir comment l’intermédialité se définit en tant que stratégie culturelle. Le volet des politiques culturelles présentera de manière comparée les institutions théâtrales de différents pays, les lignes éditoriales et les pratiques de traduction. Le volet plus particulièrement dédié à l’intermédialité en considérera à la fois la philosophie, les enjeux, les pratiques et la réception.

Fabrice CORRONS (LLA-CREATIS) Jean-Christophe GODDARD (ERRAPHIS) Hilda INDERWILDI (CREG) Emeline JOUVE (CAS) Guillaume SIBERTIN-BLANC (ERRAPHIS)

Images des lieux : dispositifs esthétiques et enjeux politiques.

Ce séminaire doctoral interdisciplinaire (Arts Plastiques, Philosophie & Cinéma) a pour enjeu de présenter des recherches en cours portant sur les images des lieux et les enjeux tant esthétiques que politiques qui s’y rapportent.

Nous proposons de décliner ce séminaire en 4 axes, correspondant à 4 demi-journées d'interventions. Nous prévoyons pour chaque séance deux à trois contributions, associant le plus souvent un enseignant chercheur et deux doctorants. De nombreuses projections d’extraits de films seront associées aux communications présentées. Ces séances seront suivies de discussions sous forme de table-rondes ou d'ateliers. Une large place accordée aux échanges permettra ainsi de confronter les objets de recherche, les approches et les outils méthodologiques.

Patrick BARRES (LARA-SEPPIA) Anaïs BELCHUN (doctorante) Dany COLIN (doctorante) Sophie LECOLE-SOLNYCHKINE (LARA-SEPPIA) Corinne MAURY (PLH) Guillaume MOLIN Behrang POURHOSSEINI Célia RIBOULET (doctorante) Guillaume SIBERTIN-BLANC (ERRAPHIS) Vincent SOULADIE (PLH-ELH)

L’évolution des notions de « civil, civilité, civilisation » dans la pensée et la recherche universitaire

L'objectif de ce séminaire est de présenter quelques enjeux de la « recherche en civilisation » en les appliquant à des questions sociétales (normes et règles, aires culturelles et générationnelles, structuration des liens entre intellectuels et sphère publique) et en rappelant leurs fondements théoriques culturels, philosophiques, littéraires.

Les supports utilisés sont transversaux et internationaux.